UN DES PREMIERS COMPTOIRS CREE PAR LES PHOCEENS DE MASSALIA.
NAISSANCE D’ANTIPOLIS
En 400 av JC, les Grecques de Massalia installent une colonie à côté d’un village ligure, sur le rocher surplombant d’un côté la mer et de l’autre l’anse St Roch. Ils l’appellent Antipolis, « la ville contre ».
L’anse St Roch est un mouillage naturel protégé du vent d’ouest par la côte, du vent du nord par le rocher du Fort Carré et du vent d’est par deux ilots côtiers, Ste Claire (la Gravette) et St Jaume (chantier naval-opéra). Ses berges en pente douce permettent le déchargement de bateaux antiques à faible tirant d’eau, tirés sur la plage. Une source d’eau douce, idéalement située près du rivage permet l’aiguade, l’avitaillement en eau des bateaux, nécessaire aux longues traversées.
Les découvertes archéologiques témoignent de la participation d’Antipolis au commerce maritime qui irrigue toutes les côtes de la méditerranée. Ce comptoir massaliote se développe au point de devenir au début de l’empire romain une cité importante, la Civitas Antipolitana, battant sa propre monnaie, avec un forum (la place Nationale), un théâtre, un amphithéâtre, des termes, la ville étant alimentée en eau par deux aqueducs. L’élite des citoyens d’Antipolis sont devenus magistrats romains administrant un vaste territoire depuis les îles de Lérins jusqu’à l’Audibergue et de la Siagne à l’embouchure du Loup.
Le port semble très actif, on y a retrouvé des amphores à vin et à huile entre autres, de la vaisselle de diverses régions de méditerranée, des épaves, notamment celle d’un bateau de 20 mètres du II-III ème siècle de notre ère, lors du creusement du parking au pré des pêcheurs.
Près de la chapelle St Roch, des cuves permettaient la préparation d’une saumure de poisson, le célèbre (à l’époque) garum d’Antipolis, exporté dans tout l’empire romain. C’est l’ancêtre de notre pissalat. Au IV ème siècle une montée générale du niveau de la mer condamne ces installations submergées.
La chrétienté se développe assez tôt à Antipolis, au IV ème siècle, l’évêque d’Antipolis est mentionné en 442 mais le chantier de construction d’une cathédrale rue Saint-Esprit est interrompu, peut-être à cause de l’instabilité liée à la chute de l’empire romain et la conquête de la Provence par les Wisigoths (V ème siècle) puis par les francs (VI ème siècle).
La cité semble garder son importance au début du Moyen Age malgré plusieurs razzias. Devenue Antiboul, elle est rattachée à la Provence en 1125. Ses seigneurs-évêques construisent deux belles tours féodales, dites sarrasines. Mais en 1243 les antiboulencs se révoltent et noient leur évêque et seigneur. Ils héritent du surnom de négavesques, les noyeurs d’évêque.
ANTIBES VILLE FRONTIERE DE LA FRANCE AU BAS MOYEN-AGE
A la fin du XV ème siècle la Provence est rattachée à la France alors que Nice est devenue Savoyarde. Antibes devient, pour son malheur, un site stratégique à la frontière du royaume de France. La ville mal protégée par des remparts insuffisants est assiégée et prise par Charles Quint ou la Savoie 4 fois au XVI ème siècle.
Le Roi fait construire une tour d’artillerie sur le rocher nord de l’anse St Roch en 1550. Puis constatant que cette tour ronde est inefficace militairement, elle est entourée de 4 bastions pour donner le Fort Carré en 1575.
Le début XVII ème siècle donne lieu à la construction de fortifications modernes autour de la ville désormais protégée côté terrestre par 4 formidables bastions. Ces fortifications sont améliorées 80 ans plus tard par Vauban. Elles ont été déterminantes en 1746 en permettant à une petite garnison commandée par le comte de Sade de résister héroïquement à 57 jours de bombardement.
LES PREMIERS AMENAGEMENTS DE L’ANSE ST ROCH AU 16 EME SIECLE
C’est au XVI ème siècle que commencent les aménagements du site naturel de l’anse St Roch pour en faire progressivement le port que nous connaissons actuellement. En 1550 est construit un premier môle qui relie l’îlot St Jaume et l’îlot Ste Claire à la Ville. En 1571, construction d’un second môle à l’ouest qui circonscrit le bassin du port (le vieux port pour nous). C’est sur cette base que progressivement évolue le port avec de fortifications maritimes au XVII ème, la construction d’un phare en 1834, la prolongation du môle ouest. Et toujours, depuis l’antiquité des opérations de dragage pour désensabler une anse envahie par les alluvions du Var poussées par le vent d’est.
Début XX ème siècle le port se spécialise dans le transport pétrolier pour alimenter une zone de stockage près du Fort Carré.
Les années 1920 sont marquées par l’installation d’une base d’hydravions assurant la ligne Antibes-Ajaccio en 2 heures, pour le courrier et quatre passagers par vol. Deux très grands hangars sont construits sur l’emplacement actuel du pré des pêcheurs, une grue métallique de 10 tonnes se déplaçant sur des rails construits sur une digue permettait la mise à l’eau de grands hydravions de plus de 20 mètres d’envergure. Dans les années 1930, la base devient en centre d’essai dont l’histoire a été malheureusement marquée par le crash du prototype du LeO H 47 (32 mètres d’envergure) causant la mort de 5 hommes d’équipage le 19 mai 1937. Cette base est détruite par l’armée allemande lorsqu’elle évacue Antibes et dynamite les installations portuaires le 19 août 1944.
1971 NAISSANCE DU PORT VAUBAN, 1986 INAUGURATION DU QUAI DES MILLIARDAIRES
Une digue pour bateau pétrolier de 350 mètres est inaugurée en 1968 pendant qu’il est décidé de développer la plaisance. Un bassin de 24 hectares destiné aux bateaux de plaisance est inauguré en 1971 sous le nom de port Vauban.
L’activité pétrolière est ensuite abandonnée au profit de la grande plaisance, la digue extérieure du port est prolongée. Le « quai des milliardaires », 600 mètres de long, est inauguré en 1986 pouvant accueillir 19 yachts de moins de 160 mètres.
1896 CREATION DE LA SOCIETE DES REGATES D’ANTIBES
La plaisance est apparue à Antibes à la fin du XIX ème siècle ce qui mène à la création de la Société des Régates d’Antibes en 1896. Cette association se divise en 1959 en deux clubs, le Club Nautique d’Antibes et le Yacht Club d’Antibes. Les deux clubs ont fusionné en 2013 pour recréer la Société des Régates d’Antibes. Notre association a pu toujours se développer grâce à ses dirigeants, ses membres, toujours accompagnés par la Mairie d’Antibes, avec la mise à disposition de bases nautiques, de places au port et de locaux proportionnés.
La Société des Régates d’Antibes est le second club de France en termes d’adhérents et le premier sur la façade méditerranéenne. Son activité couvre toutes les facettes de la voile, depuis les débutants et les scolaires et la competition, avec sa base de voile légère, jusqu’au plus haut niveau. Le club organise de nombreux événements, des régates locales et hauturières prestigieuses (Coupe Napoléon, Régate Blanche, La Croisière bleue, …). Il organise le volet compétition sur l’eau des célèbres Voiles d’Antibes, la régate Rose avec SOS Cancer du sein et participe aux grands événements sociaux comme LE TELETHON. Avec pour but de rendre la voile accessible au plus grand nombre la SRA organise aussi depuis 2007 l’HANDIBOISE et s’engage dans l’HANDIVOILE à travers un voilier habitable dédié aux personnes atteintes de handicap et développe la voile inclusive avec 2 bateaux handivalides (projet IBSA PHARMA-SRA).
La SRA est affiliée au prestigieux Yacht club de France et est reconnue d’intérêt général depuis 2021.
Plus de 5000 scolaires d’Antibes et ses environs sont initiés chaque année à la SRA et plus de 1300 stages sont organisés pendant les vacances scolaires.
Philippe Le Hors
Régatier SRA et Antibois
LA VOILE POUR TOUS MAIS surtout AU PLUS HAUT NIVEAU
Résolument tournée vers la formation en général et la compétition en particulier, la SR Antibes fait partie des plus grands clubs français.
Ses représentants ont brillé sur toutes les mers du Globe en remportant de nombreux titres.
Parmi les plus capés, citons Nicolas CHARBONNIER médaillée de bronze des Jeux Olympiques de Pékin et aujourd’hui membre de l’équipage d’Allinghi pour l’America’s Cup, Marc AUDINAU (sélectionné olympiques en 49er en 2004), Sofian BOUVET (sélectionné olympique des Jeux de Rio), Sophie De Turckheim (triple vice-championne du monde de laser, et championne du monde en 2002, sans oublier ALEXIA BARRIER, à jamais la 10ème femme à avoir bouclé un VENDEE GLOBE en 2022.
Aujourd’hui, et alors que les futurs grands champions de demain poursuivent leur apprentissage, d’autres ont repris le flambeau comme Timothé LAPAUW membre de l’équipage français en sail GP, Ange DELERCE double vice-champion du monde espoir avec Timothée ROSSI, mais aussi et surtout deux brillantes jeunes femmes que sont Lara GRANIER (49er) accompagnée par le Club et Jessye KAMPMAN (kite à foil) actuellement en préparation olympique pour les Jeux de Paris en 2024
Laurence Georgeault
Responsable compétition SRA